Histoire de la commune
1790 - 1810
Histoire de la commune de 1790 à 1810
Visite pastorale de Monseigneur de la Rochefoucauld dans la paroisse de Saint Laurent.
Mardi 18 juin 1737
Le mesme jour mardy dix huit juin mil sept cent trente sept environ les deux heures après midy nous Frédéric Jérôme de Roye de la Rochefoucauld Patriarche Archevêque de Bourges continuant les visites de nostre Diocèse accompagnés de nos officiers ordinaires nous sommes transportés en l’église parroissiale de St Laurent sur Barengeon ou nous avons estés reçus avec les marques d’honneur de la distinction due à notre dignité et notre caractère par Mr Jean Bap Chevry preste curé de la dite parroisse assisté de plusieurs curés du voisinage et après les prières ordinaires et accoutumées marquées par le rituel de nostre Diocèse nous avons procédé à nostre visite suivant le contournement à nostre mandatement d’indication avec jour et heure duement publié en la dite église au prosne de la messe parroissiale ainsy qu’il nous a esté certifié par ledit Sieur Curé laquelle visite nous commençons par celle du très St Sacrement dont nous avons donné la Bénédiction au peuple et continué ensuitte par tout ce qui y est sujettant au d’hors qu’au-dedans de ladite église et avons observé qu’il n’y a aucune marque de conservation sur le carreau d’ardoise que nous avons trouvé incrusté dans la salle du grand autel que le tabernacle qui anciennement estait asses propre et dont la menuiserie est encore fort bonne est actuellement sale et malpropre de mesme que le tableau du maistre autel que le calice est extrêmement léger et peut aisément se renverser que les Vaisseaux des Saintes huiles qui sont d’une figure antique ne ferment pas sûrement qu’il n’y a point de dais au dessus des fonds baptismaux que l’armoire qui à costé a esté creusée dans l’épaisseur du mur n’est point boisée ce qui la rend un peu humide que l’ornement noir est hors d’estat de fermer que le marchepied de l’autel de Notre Dame est totalement pourry que le Retable de celuy de St Blaise qui est vis-à-vis est extrêmement noir et sale sur quoy es-ce Requerant nostre promoteur nous ordonnons
1°) que le Sieur Curé se pouvoir incessamment d’un marbre ou pierre consacré qui sera incrusté dans la table du grand autel
2°) que le tabernacle sera gratté, lavé ensuitte redoré au moins sur les sculptures et moulures et le surplus peint proprement
3°) que le tableau du mesme grand autel sera nettoyé et retouché ou il est besoin
4°) que la tige et le pied du calice seront remplies de mastique pour estre plus fermes et solides
5°) qu’il sera fourny un ornement noir complet scavoir la Chasuble, l’estole, manipule, voile et bourse
6°) que les Vaisseaux des Saintes huiles seront changés pour d’autres neufs propres et décents au moins d’estain fin fermant à vis afin d’estre plus seurs, que l’armoire qui a esté creusée dans l’épaisseur du mur a esté des fonds baptismaux dans le dessein de renfermer les mesmes Vaisseaux sera boisée afin qu’elle soit plus décente et plus saine et qu’au dessus des mesmes fonds et sera mis un dais pour garantir des ordures qui tombent de la couverture
7°) que les carreaux d’ardoise consacrés que nous avons trouvés sur les deux petits autels seront incrustés dans les tables, que le marchepied de l’autel de la Vierge sera refait à neuf, que le Retable et les gradins de celuy de St Blaise qui est vis-à-vis seront nettoyés et repeints le tout aux dépends de qui il appartiendra et à la diligence du Procureur fabricien. Ensuite après une brève exhortation pour disposer les fidels à recevoir nostre visite avec fruit nous avons administré le Sacrement de la Confirmation aux personnes préparées à le recevoir et ayant pris autant qu’il nous a esté possible une connaissance exacte du spirituel de ladite parroisse nous avons au Curé et habitants présents donné les avis que nous avons jugé nécessaire pour leur conduitte ensuite le nommé Jacques Arblot procureur fabricien de ladite église nous ayant présenté les comptes de recettes et dépenses jusqu’à ce jour nous les avons arresté en présence des Sieurs Curés et principaux habitants et afin que personne ne prétende cause d’gnorance de nos ordonnances cy dessus qui seront exécutées nonobstant opposition ou appellation quelconque attendu ce dont il s’agit nous enjoignons au Sieur Curé de faire la lecture de nostre cy présent procès verbal au prosne de la messe parroissiale le dimanche suivant qu’il luy en aura esté copie.
LES ACQUIS DE LA REVOLUTION
Le Maire, « major » ou « premier » magistrat de la ville, est un personnage ancien de l’histoire de France. Sans remonter jusqu’aux Maires du Palais de l’époque mérovingienne, ils apparaissent véritablement aux XIIème et XIIIème siècles avec l’essor des villes, l’émergence de la bourgeoisie et le développement du mouvement communal. Visant à libérer les villes de la tutelle de la monarchie ou de l’église. Échevins, Consuls, Capitouls…, nombreux sont les termes qui désignent ces magistrats, cooptés parmi les membres de la bourgeoisie ou de l’aristocratie locale.
Au XVIIIème siècle, au terme d’une évolution commencée trois siècles plus tôt, les magistrats municipaux sont propriétaires de leur office, acheté à la monarchie. Si elle existe, l’élection est d’usage dans les cas où les offices n’ont pas trouvé preneur ou bien dans les villes ayant racheté l’office au roi. Des administrations collégiales se mettent en place, le maire nommé étant à la tête d’un « corps de ville » composé de notables siégeant de droit ou désignés.
A la veille de la Révolution, sensible aux critiques croissantes émises contre la vénalité des charges et guidée par un souci de rationalisation, la monarchie tente de réformer l’administration des municipalités en y apportant plus d’uniformité et de représentativité. Turgot, Necker, Calonne, Loménie de Brienne, se vouent successivement à cette tâche, sans beaucoup de succès en raison de l’opposition des assemblées de notables. Il faut en fait attendre la Révolution et les bouleversements qu’elle entraîne dans la société pour que se produisent, dans ce domaine, de véritables transformations.
1789 marque en effet la reconnaissance des communes comme premier niveau d’encadrement et d’administration de la société. Le décret du 12 novembre 1789 met en place la nouvelle organisation administrative du pays. Celle-ci comprend trois niveaux d’encadrement : le département, le district et la commune. Au nombre de 40 000, les communes, dans les faits, consacrent les frontières des paroisses, des cités et des bourgs de l’Ancien Régime. Dans la mesure où le pouvoir central n’a plus de représentant local – les intendants d’Ancien Régime ont été supprimés et les préfets seront créés plus tard -, c’est le procureur syndic qui, au niveau de la commune, prend en main la défense de l’intérêt public et veille à l’application des lois. Ce magistrat est élu par un corps électoral composé de citoyens actifs et établi en fonction de critères censitaires, variables selon la nature de l’élection.
La loi du 14 décembre 1789 marque une nouvelle étape dans l’histoire de maires. Elle précise en effet que « le chef de tout corps municipal portera le nom de maire ». C’est un acte de naissance officiel. Réunis en assemblée, les citoyens actifs (1) désignent les membres du conseil municipal au scrutin de liste et le maire au scrutin uninominal. Le maire est élu pour deux ans. Son mandat est renouvelable après deux ans d’interruption. Motivée par la crainte de voir émerger des pouvoirs locaux concurrents du pouvoir central, cette disposition conduit à une grande instabilité. La fréquence des renouvellements ne joue pas en faveur de l’efficacité. En dépit de ces imperfections, le système mis en place au début de la révolution marque une avancée significative par rapport à l’Ancien Régime et pose les bases de l’organisation municipale actuelle.
(1) La constitution de 1791 nous en donne la définition suivante : Seuls, les hommes âgés d’au moins 25 ans pouvaient être citoyens actifs, devaient : résider depuis au moins un an dans la paroisse ou dans le canton, être inscrits à la garde nationale du domicile, avoir prêté le serment civique, payer une contribution directe égale à 3 jours de travail et ne devaient pas être ni domestiques, ni en état d’accusation, ni failli.
DIMANCHE 21 FEVRIER 1790 A SAINT LAURENT, FORMATION DE LA 1ERE MUNICIPALITE
Le 15 janvier 1790, l’Assemblée nationale décrète une nouvelle division administrative de la France en 83 départements, districts (7 pour le Cher), en cantons et en municipalités. Le département du Cher est créé officiellement par lettre patente du Roi et le 4 mars sur décrets de l’assemblée nationale des 15 janvier, 16 et 26 février. Saint Laurent est rattaché au district de Vierzon.
Le dimanche 14 février 1790, Saint Laurent procède à la formation d’une Assemblée :
« l’an mil sept cent quatre vingt dix, le quatorze du mois de février, en vertu des lettres patentes de sa majesté sur un décret de l’assemblée nationale touchant la Constitution et formation des municipalités données à Paris au mois de décembre mi sept cent quatre vingt neuf . L’assemblée, pour former la municipalité de cette paroisse ayant été indiquée au prône de la messe paroissiale par lecture faite d’affiches aux principales portes de l’église, le dimanche sept du présent mois pour ce dit jour quatorze du courant ; les citoyens et habitants de la dite paroisse de Saint Laurent ayant été convoqués au son de la cloche, à deux heures après midi et tous assemblés dans la dite église paroissiale, on a procédé, sous l’inspection de François Loiseau, ancien syndic de la dite paroisse, à la formation de la dite assemblée, laquelle étant composée de tous les citoyens actifs de la dite paroisse, qui ont tous prêté serment de procéder en leur âme et conscience à l’élection de tous les membres devant composer la dite Municipalité. Après quoi, on a procédé à l’élection du Président et du Secrétaire à laquelle place ont été prononcés par scrutin à la pluralité relative des suffrages Mre Jacques, Joseph Corbin, curé de la dite paroisse pour Président (2) et Maître Louis Chauveau pour Secrétaire. Le suffrage ayant été reçu, ouvert et dépouillé par les Sieurs Michel Beaubois, François Loiseau et Louis Chauveau, tous les trois les plus anciens d’âge, ceux qui scavent écrire, on a ensuite été au scrutin pour l’élection des trois scrutateurs et ceux qui ont acquis la pluralité relative de suffrage sont le Maître Jean Jouhannet, laboureur de dit Sieur Curé et Louis Chauveau qui ont eu cette qualité, prêté le serment requis par la loi et ont ensuite reçu, ouvert et dépouillé les scrutins subséquents. Cela fait on a procédé ensuite à l’élection du Maire et chef de la municipalité par un scrutin individuel et la pluralité absolue du suffrage est tombée sur Me Jacques, Joseph Corbin, curé de la paroisse et président de la dite assemblée, lequel ayant reçu en sa faveur trente deux voix sur quarante huit a été élu et proclamé Maire de la municipalité. Devant tous les cytoyens, qui l’ont agréé après qu’il a été lui-même accepter la dite place et, le jour finissant, nous avons remis la séance au dimanche suivant.
(2) Jacques, Joseph CORBIN était également le curé de Vignoux sur Barangeon. Il exerçait cette fonction depuis 1787 et jouissait d’une somme de 557 livres et 7 sols. Au mois d’avril 1791 et le 16 de ce mois, il prêta serment à la constitution civile du Clergé entre les mains de Bouquin fils, Maire de la Commune. La déclaration de ce serment est écrite de sa propre main ; puis, le 25 nivôse an II (17 janvier 1794) ; il se marie à l’âge de 32 ans avec une jeune fille de 23 et c’est encore lui qui dresse et signe son acte de mariage.
Puis à la formation de la première municipalité à Saint Laurent le dimanche 21 février 1790
Et le dit dimanche vingt et un du mois de février, les mêmes habitants avertis et convoqués comme ci-dessus et assemblés au même lieu, on a procédé à l’élection des deux officiers municipaux par un scrutin de liste double qui a été reçu, ouvert et dépouillé par le même scrutateur nommé cy dessus et ont été choisis à la pluralité absolue des suffrages. Le Maître Jean Jouhannet, laboureur et le Maître Antoine Bouquin père qui ont accepté la dite place et ont été agréés par la commune. La même opération s’est faite pour l’élection du Procureur de la Commune et on a choisi par un scrutin individuel, le Maître François Loiseau qui a reçu en sa faveur trente six voix sur quarante huit et acté en cette qualité proclamant procureur de la commune après avoir lui-même accepté la dite place. On a procédé ensuite à l’élection des notables par mêmes voix de scrutin de liste double, les Maîtres François Princès, Adrien Moreau, laboureur, Valérien Loiseau, laboureur,Simon Pétat, manœuvre, François Jourdain, manœuvre et Michel Beaubois ont emporté la pluralité relative des suffrages et ont été proclamés notables de la dite municipalité de St Laurent, ayant accepté la dite place. Les dix membres de la nouvelle municipalité ayant été décidés élus, se sont rassemblés entre eux et ont choisi pour leur secrétaire greffier, le Maître Pierre Loiseau qui a accepté la dite place. Tout étant ainsi disposé, on a procédé à la prestation du serment prescrit par la loi, lequel serment a été prêté entre les moins, le dit président de l’assemblée et les dits membres de la nouvelle municipalité ont tous juré d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi, de maintenir de tout leur pouvoir, la Constitution du royaume et de remplir fidèlement la fonction dont ils seront chargés après quoi on a chanté le te deum en action de quoi, fait et passé à St Laurent sur Barangeon, le vingt et un février mil sept cent quatre vingt dix, les uns ont signé avec nous, les autres ayant déclaré en le scavoir. »
Corbin, Maire
Comme on peut le constater, malgré les premières velléités révolutionnaires, d’écarter la religion et la royauté, à Saint Laurent, c’est un curé qui en fut le premier maire et il est toujours de mise de prêter fidélité au Roi. Mais il fallait rapidement mettre en place les nouvelles divisions administratives et souvent, dans les campagnes, seuls les gens d’église possédaient l’érudition et le savoir. On notera également que la mise en place de la nouvelle municipalité s’est déroulée dans l’église et qu’elle s’est conclue par un Te Deum. En conclusion et pour simplifier, la composition de la première municipalité de Saint Laurent est la suivante :
– Jacques, Joseph CORBIN, élu Maire
– Jean JOUHANNET, élu Officier Municipal
– Antoine BOUQUIN père, élu Officier Municipal
– François LOISEAU, élu Procureur de la Commune
– François PRINCÈS, élu Notable de la Commune
– Adrien MOREAU, élu Notable de la Commune
– Valérien LOISEAU, élu Notable de la Commune
– Simon PÉTAT, élu Notable de la Commune
– François JOURDAIN, élu Notable de la Commune
– Michel BEAUBOIS, élu Notable de la Commune
– Pierre LOISEAU, élu Secrétaire-greffier
APPLICATION DES DECRETS REVOLUTIONNAIRES
18 mars 1790 : en application des décrets de l’assemblée nationale qui concernait la déclaration des biens ecclésiastiques, la municipalité reçoit, de son maire-curé, l’original de la déclaration des biens, fonds, revenus et dépendances de la cure et de la Fabrique (3) de Saint-Laurent-sur-Barangeon pour en transmettre ensuite une copie au Comité ecclésiastique de l’assemblée nationale.
(3) la fabrique est non seulement l’ensemble des biens d’une église, mais également l’organisme qui la représente et qui doit pourvoir à l’exercice du culte. La paroisse a été, jusqu’à la création des communes, autant le centre spirituel qu’administratif de la communauté. Au début du XIIIème siècle apparaissent les « fabriques » contrôlées par les autorités religieuses puis, au XIVème, gérées par les paroissiens eux-mêmes : les fabriciens.
15 avril 1790 : au lieu-dit « les Courreaux » (Commune de Vignoux-sur-Barangeon), les élus de St Laurent rejoignent ceux de Vierzon-Village afin d’établir les limites et procéder au bornage entre les deux anciennes paroisses.
20 avril 1790 : il est procédé au bornage des limites avec les communes de Vignoux-sur-Barangeon, d’Allouis et d’Allogny.
26 avril 1790 : le bornage est réalisé avec la commune de Vouzeron.
Mai 1790 : la Commune procède au recensement de tous les biens des propriétaires (dépendances et terres), pour établir ensuite une base d’imposition. Un état de tous les loyers et fermages des locataires est également établi.
14 juillet 1790 : tous les habitants et membres de la municipalité sont rassemblé dans l’église paroissiale afin de prêter fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi .
1790 a également été l’année de construction du Moulin Neuf par Sylvain Roux, agriculteur à la Margauderie.
DEMISSION DE JACQUES, JOSEPH CORBIN, ÉLECTION D’ANTOINE BOUQUIN, FILS
Dimanche 14 novembre 1790 : « …nous avons reçu la démission libre et consentante de la place du Mairat dont nous avons dressé acte ». Cette démission préfigurait probablement une élection à venir voulue par le pouvoir central. Ce même jour, « les citoyens et habitants sont convoqués à l’église, au prône de la messe paroissiale, au son de la cloche, à deux heures de l’après midi » pour une nouvelle nomination élection d’officiers municipaux et notables de la commune.
Dans un premier temps, Antoine Bouquin père (officier municipal), François Princès, François Jourdain et Michel Beaubois (notables) ont été exclus par le sort. Puis, une élection à nommé Jacques, Joseph Corbin au poste de président et Antoine Bouquin fils au poste de secrétaire. L’élection du maire qui s’ensuivit a désigné Antoine Bouquin fils (24 voix sur 34) puis Simon Pétat a été désigné officier municipal et enfin Valérien Loiseau, Denis Mardesson et Jean Jourdain ont été installés aux postes de notables. La 2ème municipalité est donc composée comme suit :
– Antoine BOUQUIN Fils, élu Maire
– Jean JOUHANNET, élu Officier Municipal
– Simon PÉTAT, élu Officier Municipal
– François LOISEAU, élu Procureur de la Commune
– Adrien MOREAU, élu Notable de la Commune
– Valérien LOISEAU, élu Notable de la Commune
– Denis MARDESSON, élu Notable de la Commune
– Jean JOURDAIN, élu Notable de la Commune
– Michel BEAUBOIS, élu Notable de la Commune
– Pierre LOISEAU, élu Secrétaire-greffier
Dimanche 16 janvier 1791 : Jacques,Joseph Corbin, curé de la paroisse, prête serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout son pouvoir, la constitution du Royaume décrétée par l’Assemblée Nationale.
Ce serment constituait donc, pour le district de Vierzon, l’absence de prêtre réfractaire sur les paroisses de Saint Laurent et de Vignoux.
Dimanche 06 février 1791 : le District de Vierzon demande à la Municipalité de Saint Laurent l’envoi d’un tableau indicatif mentionnant le nombre, la contenance et la situation de chaque héritage. Quatre sections d’enquête seront ainsi créées (le Bourg, les Jourdains, la Margauderie et Chaumoux). La révolution faisait l’inventaire des biens de la noblesse.
Dimanche 20 février 1791 : la commune procède à la nomination des enquêteurs comme suit ;
– Le Bourg : Michel Pornain et François Princès (commissaires), Pierre Prault (indicateur), Simon Pétat (officier municipal)
– Les Jourdains : le Sieur Compoing et Antoine Bouquin Père (commissaires), Jean Béguin (indicateur), Valérien Loiseau (officier municipal)
– La Margauderie : Sylvain Jaulin et Sylvain Roux (commissaires), François Gaillard (indicateur), Jean Jouhannet et François Loiseau (officiers municipaux)
– Chaumoux : Denis Mardesson et François Jourdains (commissaires), François Gibault (indicateur), Antoine Bouquin Fils (maire)
Fonctions et résidences de enquêteurs précités :
– Michel Pornin (propriétaire forain au Bourg de Vouzeron)
– Le Sieur Compoing (propriétaire forain à Vouzeron)
– Sylvain Jaulin (propriétaire à la Margauderie)
– Denis Mardesson (Chaumoux)
– François Princès (propriétaire à la Bottandrie)
– Antoine Bouquin père (propriétaire aux Jourdains)
– Sylvain Roux (propriétaire à la Margauderie)
– François Jourdain (locataire à la Camuserie)
– Pierre Prault (manoeuvre au Village Brûlé)
– Jean Béguin (laboureur aux Pointes)
– François Gaillard (la Couturanderie)
– François Gibault (le Monthion)
1792, REMISE EN CAUSE DE LA PAROISSE
Cette année 1792 verra un marquant à St Laurent : la remise en cause de la paroisse par l’Assemblée qui décidait son partage entre les communes de Vignoux et de Vouzeron.
« …il a été exposé que la paroisse de Saint Laurent n’est distante de celle de Vignoux que d’une 1/2 lieue et d’une lieue au plus de celle de Vouzeron, qu’ainsi une partie de la paroisse de Saint Laurent, les hameaux appelés le Moulin Montion, les Places, la Métairie des Pronchères, celle du Vignau, la Loge, le Moulin Neuf, le Village des Jourdins, la Bergerie, la Botandrie, la Camuserie, le Lièvre, les Barauds (comprendre les Bourands), Bellechasse, le Village Brûlé, les Poterie, Beauregard, la Métairie de Mamet…seraient réunis à Vignoux… ». Nous reviendrons à cette affaire en 1793.
Dimanche 15 janvier 1792 : Antoine Bouquin fils (maire), nommé pour la circonstance receveur communal, procède à la publication et à l’adjudication du rôle.
1792, la Patrie est proclamée en danger et réclame des volontaires (âgés de 18 à 25 ans) pour la défendre. Si 3 habitants de Vignoux et 19 de Vierzon rejoignent le deuxième bataillon du Cher, le volontariat, pour la circonstance, à St Laurent fut nul. Ces gens là participèrent à la bataille de Valmy (20 septembre 1792).
Le 10 septembre 1792 : le curé de la paroisse, Jacques, Joseph Corbin prête serment, en vertu de la loi du 15 août 1792, relative aux fonctionnaires publics. La révolution écartait les religieux et commençait à mettre en place des ministres du culte catholique, entièrement soumis au pouvoir.
Dimanche 16 décembre 1792 : en vertu de la Loi et à la demande du district de Vierzon, il a été procédé à l’élection d’une nouvelle municipalité :
– Antoine BOUQUIN fils, élu Maire
– Pierre LOISEAU, élu Procureur de la Commune
– Sylvain GEOLLIN, élu Officier municipal
– François PRECHAT, élu Officier Municipal
– Pierre GRELAT, élu Notable
– Pierre PRAULT, élu Notable
– Jean LEMOINE, élu Notable
– Denis MARDESSON, élu Notable
– Etienne JOUFFIN, élu Notable
– Pierre JOUHANNET, élu Notable
22 SEPTEMBRE 1792 (1ER VENDEMIAIRE AN I), PROCLAMATION DE LA 1ERE REPUBLIQUE
L’instauration du calendrier républicain est promulguée à cette date. En fait, il ne sera appliqué que l’année suivante (22 septembre 1793) et l’An I de la République sera, de ce fait, ignoré.
Février 1793 (21 pluviose An I) : Selon les directives du gouvernement provisoire révolutionnaire, les nom de Saint Laurent doit changer. Notre commune s’appellera, le temps de la Révolution LAURENT-LÈS-BOIS.
Dès le 24 février 1793, la France tente de lever une armée volontaire de 300 000 hommes (2609 pour le Département du Cher). Ce fut un échec.
Le 21 mars 1793 : en application du Décret de la convention nationale et sur demande du district de Vierzon, le secours de la République française demande à Saint Laurent une contingent de 6 hommes sur les 37 enrôlables. Aucun ne s’étant porté volontaire, il est procédé à un tirage au sort. A cet effet, il fut disposé dans un chapeau 37 bulletins pliés, dont 6 étaient de couleur noire à l’intérieur. Les enrôlables étaient appelés à tour de rôle, jusqu’à ce que 6 d’entre eux aient été désignés par le sort. Les noms suivants rejoignirent donc la 7ème Division (laquelle participa probablement aux batailles de Wattignies et de Fleurus). :
– Jacques BIDAULT, 22 ans, domestique
– Pierre SALMON, 19 ans, domestique
– Simon BONTEMPS, fendeur
– Jean BIGONNEAU, 23 ans, domestique
– Pierre FOURRÉ, 28 ans
– Jean POTHIER, 21 ans, domestique
16 MAI 1793, REMISE EN CAUSE DE LA PAROISSE (FIN)
Antoine Bouquin fils (maire), Jacques, Joseph Corbin (curé) et François Loiseau (citoyen) protestent contre la décision de supprimer la paroisse de St Laurent par l’envoi de la correspondance suivante :
« …St Laurent compte 450 âmes, Vignou 1030 âmes, Vignou compterait alors plus de 1300 âmes et aurait besoin d’un vicaire,
Donc d’un traitement supplémentaire de 700 livres, plus 300 livres au curé, ce qui ferait 1500 livres.
Si la paroisse de St Laurent est conservée, les deux communes de Vignou et de Vouzeron se passeront facilement de vicaire, et la république y trouvera un bénéfice de 800 livres puisque le curé de St Laurent n’a que 1200 livres.
Dans le cas de notre conservation, vous pouvez donner à notre commune une population plus proportionnée à celle des voisins en soustrayant à la paroisse de Vignou, un village considérable appelé Village aux Rois, contenant environ 60 âmes et le domaine du Parc composé environ de 10 à 12 âmes, ces deux endroits étant plus près de notre église que de celle de Vignou.
Ajoutez à cela que presque toutes les personnes de ces deux hameaux viennent tous les dimanches à notre messe paroissiale, nous pourrions vous faire observer encore que l’église de Vignou est déjà trop petite pour le nombre de ses habitants, la nôtre, au contraire est assez spacieuse pour en contenir un plus grand nombre… ».
Il convient de préciser que l’église de Vignoux, à cette époque, se situait au lieu-dit actuel « le Vieux Vignoux » (entre les hameaux de la Normandie et des Moreaux). Cette église, qui n’existe plus, a été reconstruite, le 4 mars 1860 à son emplacement actuel qui s’appelait Barangeon.
Quoi qu’il en soit, ce projet de réunions de paroisses, n’a, dès lors plus jamais fait parler de lui.
Le 27 octobre 1793, le soldat de la République Sylvain BADIN, soldat fusillier est blessé au 2ème bataillon des Ardennes (compagnie marche) entre à l’hôpital de l’Égalité à Arras le 8 ventôse An II (26 janvier1794). Il y décèdera le 24 ventôse (14 février) de cette même année.
21 PLUVIOSE AN II (9 FEVRIER 1794), NOUVELLE MUNICIPALITE
Le 9 février 1794, une nouvelle municipalité est constituée. Le Maire sera le citoyen François LOISEAU, Louis CHAUVEAU et François PORCHAT (officiers Municipaux), Antoine BOUQUIN (agent national), Pierre PRAUT, Denis MARDESSON, Jean LEMOINE, Pierre GRELAT, Pierre LOISEAU, Pierre JOUANNET (notables) et Michel BEAUBOIS (Greffier).
L’équipe municipale de ces années était particulièrement affectée au recouvrement des rôles ainsi qu’à l’application des Lois. Ainsi, le 18 juin 1794 (prairial an II), Antoine BOUQUIN est nommé Receveur de la Commune.
La population, quant à elle se maintenait tant bien que mal, sujette aux guerres ainsi qu’aux épidémies. Si un recensement sommaire de 1793 faisait apparaître 450 âmes, un autre, effectué en 1795 en dénombrait 312.
1ER THERMIDOR AN III (19 JUILLET 1795), AFFERMAGE DU PRESBYTERE
Sous la Présidence de François LOISEAU, Maire et de Antoine BOUQUIN, Agent National, le Presbytère a été affermé au plus offrant et a été adjugé pour 25 livres au citoyen François MOREAU.
Les biens de l’église, devenus propriété communale, commencent ainsi a être distribués aux habitants.
18 BRUMAIRE AN IV ((4 OCTOBRE 1795), NOMINATION D’UN GARDE CHAMPETRE
En application des articles 1 et 2 de la loi du 20 messidor (9 juillet) établissant un garde-champêtre dans chaque commune, le 18 brumaire, An IV (4 octobre 1795), Antoine BOUQUIN Fils et Louis CHAUVEAU ont été respectivement nommés Garde-Champêtre (agent de commune) et adjoint, tous les deux étant propriétaires et cultivateurs.
Deux jours plus tard, le 20 brumaire, le premier garde champêtre de la commune recevait la déclaration du Ministre du Culte catholique, Jacques CHAUMARD-LACROIX, dont la teneur suit :
« je reconnais que l’universalité des citoyens français est le souverain et je promets soumission et obéissance aux lois de la République ».
Le 19 Brumaire An IV (9 octobre 1795), René RICHER est Ministre du Culte catholique, apostolique et romain et déclare « choisir pour l’exercice du culte, la cy devant église de ce lieu…et reconnais que l’universalité des citoyens français est le souverain et promet soumission et obéissance aux lois de la République ».
Le 13 Germinal An V (2 mars 1796), il est procédé à l’élection d’un garde-champêtre (Valérien LOISEAU et de son adjoint (François LOISEAU, manœuvre), tous les deux demeurant aux Jourdains.
1799 va clore la 1ère République pour laisser la place au Consulat puis au 1er Empire.
VICISSITUDES MUNICIPALES
Depuis le 19 brumaire de l’an IV, les registres sont signés par l’adjoint Louis CHAUVEAU en remplacement du Maire François LOISEAU. Rien ne nous indique le motif de l’absence du Maire.
Le Registre de délibérations nous apprend que, le 10 ventôse An X (1er mars 1802), suite à la démission du citoyen CHAUVEAU, le Maire René RICHER, nommé le 16 pluviose An X (5 janvier 1802) en remplacement, procède à la nomination d’un adjoint. Ce sera Valérien LOISEAU, propriétaire cultivateur.
Il convient toutefois de préciser que, si les Maires précédents étaient élus par le conseil municipal sous la 1ère République (1792/1799), les régimes autoritaires qui vont suivre (Consulat et 1er Empire : 1799/1815, Monarchies : 1815/1848 et Second Empire : 1852/1870, ainsi qu’en 1874, date à laquelle les monarchistes dirigeaient en fait, la République ) vont laisser aux Préfets le soin de désigner les premiers magistrats et pouvaient les désigner même en dehors du conseil municipal. René RICHER a ainsi été nommé par l’administration.
La première forme (encore très timide) de décentralisation, prévue par la Révolution, est remise en cause par BONAPARTE, Premier Consul. Une Loi du 17 février 1800 donne en effet au Maire un statut de fonctionnaire et institue un régime de centralisation totale : les membres des assemblées municipales sont nommés par le Gouvernement par l’intermédiaire des Préfets, représentants nouvellement institués du pouvoir central dans les Départements.
La population, quant à elle, passe à 326 habitants en 1800.
16 VENTOSE AN X (7 FEVRIER 1802), SAINT LAURENT EST PRIVEE DE PONT, LOCATION D’UN LOCAL COMMUNAL
Un conseil municipal extraordinaire, composé du Maire, René RICHER, de Sylvain PORNIN, cultivateur, domicilié à Vouzeron, de François DUTAR et Etienne PORNIN, propriétaires domiciliés à Vignoux, de Sylvain ROUX et Valérien Loiseau propriétaires domiciliés à Saint Laurent, « …après une mûre délibération, a été reconnu être urgent de rétablir sur cette rivière, un pont en bois qui était composé de la largeur de quatre pieds, avec des gardes de chaque côté, contenant soixante toises de longueur, lequel servait de passage des habitants de cette commune et de celles avoisinantes pour conduire leurs denrées aux marchés de Mehun et ramener celles nécessaires à leurs usages et besoins ; que depuis la destruction de ce pont en bois, la communication des habitants de Neuvy, Vouzeron et St Laurent n’a plus lieu avec ceux de Mehun, notamment pendant les pluies d’automne et d’hiver, ce qui porte un préjudice considérable aux uns et aux autres ; que pour n’avoir pas curé depuis plus de dix ans le lit de la rivière, il est encombré par les boues, sables, saules et autres bois, de manière que cette rivière s’est formé un nouveau lit sur des héritages précieux tels que prés, chènevières et terres à bled ».
On ne sait pas si ce pont ou plutôt cette passerelle en bois (qui mesurait 117 m de longueur sur 1,30 m de large) a été emportée par les crues ou s’est dégradée par manque d’entretien. Elle était située sur le gué principal de la commune que l’on avait pour habitude de nommer « gué de l’église, gué des Planches ou gué de St Laurent ». Cette situation va se prolonger de nombreuses années encore.
On apprend également, ce même jour, que la commune, qui était locataire d’un endroit de réunion à titre gracieux mais dont il n’est pas précisé la situation, va chercher à louer un lieu municipal et l’aménager. Pour la première fois, le registre de délibérations fait mention de dépenses de fonctionnement : « la commune privée d’une chambre que le propriétaire ne peut lui prêter, a pris aujourd’huy sur arrangement verbal une chambre de loy et moyennant trente livres par an pour la tenues des assemblées et pour loger les registres publiés et autres pièces concernant les intérests cy… : 30 F
Il sera accordé la somme de trente francs par an pour aller retirer à la poste aux lettres à Mehun et à Vierzon les paquets et lettres qui sont adressés pour le service de cette commune et porter à ces dits bureaux les réponses et autres affaires d’expédition la somme de cy… : 30 F
Il sera également accordé au Maire pour des faux frais la somme de trente francx cy… : 30 F
Et enfin, pour bois, lumière, papier, encre, plumes et pains à cacheter, la somme de 24 francs cy… : 24 F
Total de la dépense annuelle se monte à la somme de 114 F
Il a aussi été reconnu qu’il est nécessaire une table à écrire, des chaises ou bancs pour s’asseoir, d’un cachet, d’une petite armoire pour la conservation des papiers. La municipalité n’ ayant aucun de ces meubles dont le prix s’élèvera au moins à la somme de quatre vingt francs dépenses une fois faite 80 F
Desquels arrêtés dressés actés par le conseil municipal tenant en présence et du consentement de l’adjoint de cette commune dont copie sera envoyée au citoyen Préfet du département qui aura égard tel que de droit et ont les non signés déclarés ne savoir signer de ce enquis ».
18 GERMINAL AN XI (8 AVRIL 1803), REMPLACEMENT DU MAIRE ET DE L’ADJOINT
Suite à la démission du Maire, René RICHER qui est parti de la commune, le 10 ventôse (1er mars), le Préfet pressent le citoyen CHAUVEAU pour le remplacer. Mais ce dernier refuse « …empêché par des motifs valables… ». Le Préfet fait alors appel à l’adjoint, Valérien LOISEAU (propriétaire au Village des Jourdains) pour la fonction de Maire et à Jean RAUZAY pour celle de l’adjoint.
Le 18 Germinal An XI, le citoyen LOISEAU prêtera serment de fidélité à la Constitution entre les mains du Maire de la ville de Mehun.
Mission
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Vision
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Values
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